Comment la Chine a réussi à casser le monopole du FMI et de la banque mondiale

Ayant refusé d’aménager les droits de vote au FMI pour laisser plus de place aux pays émergents, les Etats-Unis se voient contraints d’observer le triomphe de la stratégie de contournement des chinois.

La Banque Asiatique d’Investissement dans les Infrastructures (AIIB) est née en octobre 2014.
Le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France et l’Italie ont décidé de rejoindre en mars 2015 la liste des pays fondateurs, malgré les pressions et l’ire des Etats-Unis. La Chine a ainsi réussi à casser le monopole des institutions financières sous domination occidentale.
Ayant refusé d’aménager les droits de vote au FMI pour laisser plus de place aux pays émergents, les Etats-Unis se voient contraints d’observer le triomphe de la stratégie de contournement des chinois.

« Pekin a multiplié les pressions amicales auprès des Occidentaux – d’autant plus vulnérables qu’ils font passer des intérêts de court terme avant l’élaboration d’une position commune – pour les pousser à rejoindre cette nouvelle institution. Comme la Chine a su faire miroiter les perspectives d’ouverture de son immense marché pour obtenir de nombreuses concessions de la part de ses partenaires étrangers, elle utilise la même recette avec l’internationalisation de sa monnaie. Londres, en étant le premier à rallier la banque, espère bénéficier, en contrepartie, de retombées positives pour sa place financière, si l’internationalisation de la devise chinoise devient un jour une réalité. Une fois le coin enfoncé par les Britanniques, Paris et Berlin n’avaient d’autre solution que de suivre »  Valérie Niquet, responsable du pôle Asie à la Fondation pour la recherche stratégique.

Source : les Echos, vendredi 20 mars 2015

Comments are closed.